La mine d'or de Dan Digger
En réécoutant de vieux morceaux des années 60 (non, je ne parle pas de Frank Alamo ou de Claude François !), l'idée m'est venue d'aller faire un tour sur la West-Coast à l'aide de ma machine à remonter le temps.
C'est fou ! Il n'y a qu'à se baisser pour redécouvrir des tas de pépites...
Un peu, comme s'il y a quelques années en se promenant sur la plage on avait ramassé ces mêmes pépites pour les laisser tomber à cause d'une poche perçée ou d'un manque de place en repartant en voiture...
C'est ainsi, que j'ai réécouté "Crown of Creation", "Volunteers" et "After Bathing at Baxter's"...
Oui, je parle du Jefferson Airplane...
Pour certains, ça peut être du psychédélisme folky avarié ou un ovni du passé, mais il faut prendre la peine d'écouter...
Il y a quand même une volonté de sortir de certains sentiers battus...et puis, que de chemin parcouru depuis que l'Airplane s'est envolé ("Take Off"). On passe du folk le plus classique, bien que classieux et riche de voix à l'unisson à un folk beaucoup plus acide mâtiné de psychédélisme de bon aloi. Pas uniquement, ces morceaux avec des effets spéciaux bâtards dignes de groupes garages reconvertis au flower-power et à l'acid-trip; ici, de vraies créations, au sens noble du terme, avec trois principaux compositeurs: Balin, Kantner et Slick; chacun dans son registre.
On passe ainsi de la chanson sentimentale décalée à la fresque futuriste voire science-fictionnesque ou à l'introspection avec un grand I; ce qui est en quelque sorte une véritable définition du psychédélisme.
Bref, que demander de plus ?
Car même, si certaines envolées vocales peuvent sembler des fois difficiles à écouter, voire un peu crispantes pour une oreille d'aujourdh'ui...il n'en reste pas moins une certaine sincérité que beaucoup de groupes de 2010 pourraient envier aux pilotes de l'Airplane.
Quand aux idées, elles aussi peuvent sembler dépassées...mais en revoyant les paroles, les notes de pochette et les pochettes elles-mêmes avec certains dessins satiriques, il ne faut pas oublier que la contre-culture de l'époque a quand même réussi dans bien des cas à inquiéter les autorités...alors, pourquoi pas aujourd'hui en ces temps de disette politique ?
Et puis, malgré les dérives musicales post-Airplane, l'incursion dans le show-bizz le plus éculé, les musiciens sont paradoxalement restés fidèles malgré le poids des ans et les ravages du temps à certains de leurs principes...tout en se moquant d'eux -mêmes avec un humour certain...on peut traiter ces gens-là de ringards mais ça demande malgré tout un certain courage...
Voyez Grace Slick !
