La bite à l'air et le couteau entre les dents
Devant le peu d'impact esthétique que représentent les participants aux différentes manifestations de ces derniers jours, je me demande si le port des vêtements ne vient pas entraver le combat social que nous appelons de nos voeux pour la plupart.
En effet, en examinant les bas-reliefs de la Rome d'antan et certaines peintures antiques sur de belles amphores grecques, je me suis dit que ces fiers guerriers à poil; ça avait quand même une autre gueule !
Tous ces muscles saillants, ces chevelures tombant impeccables sur de puissantes épaules surpomblant un torse musculeux offert à tous les vents...quel émouvant symbole d'une humanité en marche luttant pour des jours meilleurs ou pour le simple plaisir de lutter.
La lutte, messieurs, il n'y a que ça de vrai !
Ceinturer l'adversaire, humer sa sueur et s'apercevoir que sa peau frémit sous le poids de notre seule volonté.
S'arcbouter sur ses jambes et sentir pleinement la terre ou plutôt le bitume vous écorcher les pieds...
Retrouver le vrai contact physique, abandonner tel le serpent lors de sa mue, cette ancienne peau souvent synthétique qui nous isolait de dame Nature et nous empêchait d'utiliser les pleins pouvoirs de nos sens tactiles.
Imaginez en cas de débordement, les CRS à leur tour vêtus uniquement de leurs casques et de leurs boucliers chargeant tels d'antiques guerriers.
On croirait voir du David retransmis au journal télévisé.
Alors, messieurs, bite à l'air, s'il vous plaît ! Et vous, mesdames, redressez vos seins fièrement !
Votre cortège s'ébranle et vous défilez enfin libres sous les regards concupiscents de ceux qui n'ont pas osé s'affranchir des oripeaux désuets d'un peuple encore asservi par des décennies de prêt à porter !
"Et pourtant sans être impudique
Au fond,
J'avoue franchement
Que c'est grisant...
Nue au soleil...
Complètement
Nue au soleil..."
(Brigitte Bardot)