La mort nous va si bien.

Publié le par DanyDan

Participer à un enterrement n'est certes pas toujours gai. Mais tout dépend de la façon dont on envisage la chose.

 

En ces temps, où la mort semble ne plus faire recette face "au péril jeune"; les enterrements ont acquis une dimension encore plus triste qu'ils ne le méritent naturellement. Et c'est bien injuste !

 

Car il est bien question de nature, de naturel dans le fait d'accompagner le ou la disparue à sa dernière demeure.

 

La mort n'est que l'aboutissement de la vie et non pas un accident de parcours. Il n'y a que des vies courtes ou longues.

 

En tout cas, la personne que j'accompagnais avait bien profité de la sienne, de vie. 92 ans bien frappés, que demander de plus ? Sinon, de rester un peu, encore...

 

Non, l'intéressé avait choisi de partir à ce moment-là; et ma foi, il avait fort bien fait puisque sa famille et surtout sa belle-famille étaient pratiquement tous présents pour l'honorer une dernière fois.

 

Il a même eu droit à deux célébrations religieuses dans deux villes différentes. Vous en connaissez beaucoup, vous, des morts qui peuvent se payer autant de publicité et remplir les salles à chaque fois ?

 

Certes, il ne s'agissait pas d'un public de concert de rock, mais néanmoins, le public était très divers et toutes générations confondues.

Au cimetière, les petit-neveux et petit-enfants ont même lu leurs impressions sur le disparu toutes imprégnées de regrets de ne pas l'avoir assez connu.

Ah, ça doit faire chaud au coeur, de se sentir entouré une dernière fois et pas que par des vieux croûtons qui vous reprochent de partir le premier.

 

D'ailleurs, même les vieux croûtons n'étaient pas si  vieux à l'intérieur, puisqu'ils avaient organisé un apéritif où nous avons été conviés et qui s'est révélé être une excellente idée.

A première vue, je n'étais pas très chaud pour rester...j'envisageais l'évènement comme un exercice mortifère et ennuyeux où la seule conversation autorisée concernerait notre cher disparu. Mais que nenni !

Certes, le souvenir de la personne a bien été évoqué; mais sous un jour agréable, en souvenir du bon vieux temps, de la jeunesse éternelle et des exploits sportifs qui y étaient liés.Et sans larmes superflues, s'il vous plaît !

Ensuite, on a parlé de tout et de rien surtout avec des personnes qu'on ne connaissait pas et qui faisaient pourtant partie de la famille. Un autre intérêt de ce genre d'exercice !

"- bonjour, tu dois être le fils d'Antoine...Rémi ?

- pas exactement, je suis son deuxième fils, Gérard !

- Ah ? Enchanté, en tout cas...on se fait la bise ?..."

Sympa, non ?

Ben oui, le fait de se rassembler permet aussi de recompter les vivants et de se découvrir des cousins éloignés qui valent bien les traditionnels cousins qu'on invite à Noël.

Finalement, c'est dans ces moments-là qu'on se dit que la famille (et surtout les grandes familles) ça peut avoir du bon.

 

Tiens, moi aussi, pour mon enterrement, je voudrais bien avoir aussi ce genre de festivités. Peut-être même un orchestre, mais discret, qui jouerait en fond des airs que j'ai bien aimé. Je ne pense pas qu'il y aurait autant de monde, mais bon j'ai presque envie de penser plus sérieusement à  la chose. On ne sait jamais, mieux vaut prévoir à l'avance...

 

Et puis, j'oubliais...même si on ne s'est pas vu si souvent;  repose en paix, tonton !

Publié dans Société

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