Encore du cinéma !
Après avoir approché de très prés et cela dernièrement...le temps d'un tournage, le monde de la fiction, je puis maintenant donner à ceux que cela intéresserait des informations sur la façon de produire les images qui viennent tambouriner à notre écran de télévision pour mieux s'inviter dans nos foyers.
Ainsi, le Cinéma vit-il et vivra encore pendant longtemps sur Le mythe, "Son" mythe...
Celui d'une machine industrielle appelée à s'émouvoir sur sa propre méthode de production.
Car, en dehors des histoires d'Epinal, quoi de plus ennuyeux qu'un tournage (vidéo ou cinéma, peu importe le support) de fiction ?
Contrairement à ce qu'affirmait Truffaut dans une phrase qu'il voulait définitive (ou peut-être gravée sur sa tombe), il n'y a pas à préférer la fiction à la réalité.
Cela procéde d'un rejet hâtif de ce qui fait justement le "scénario" d'un vie; toujours différent, jamais répétitif, par rapport à beaucoup de scénarios de fiction.
Et puis que penser du manque évident d'inspiration de la plupart des scénaristes; certes, tout a toujours été déjà dit, mais question traitement, et c'est là que le bât blesse vraiment, on frôle souvent le devoir scolaire sans imagination.
Alors que le cinéma, ce devrait être surtout cela: l'imagination.
Pas forcément l'imagination galopante et adolescente attardée qui ne parle que de mondes parallèles ou de cascades incroyables et osées....pas l'imagination niveau "bébé" qui croit créer du comique en utilisant à gros traits ce qui constitue déjà des archétypes...
Mais, l'appel au merveilleux ou au fantastique de tous les jours; car si le cinéma c'est recréer la vie, voilà une approche intéressante.
Entendons-nous bien ! il ne s'agit pas de faire obligatoirement du Godard, mais un cinéma des fois plus exigeant a aussi droit de cité au milieu d'une offre plus commerciale.
Enfin, il est amusant, atterrant (?), de constater que les nouveaux cinéastes en herbe, les candidats à la gloire cinématographique, ne font souvent que reproduire des tics, des usages...souvent outrés et synonymes de tue-dans-l'oeuf artistique en réalisant leurs premiers jets.
Ainsi, on peut répertorier (parmi d'autres) les dérives suivantes :
- sur-estimation de la technique: elle ne remplacera jamais un bon scénario...une bonne caméra d'accord, mais on peut faire un film intéressant avec du matériel "pourrave"
- sur-utilisation de la technique (éclairage notamment; effets spéciaux favorisés par le montage numérique qui limite leur coût)
- narcissime invétéré de certains acteurs et réalisateurs, voire de certains techniciens (surtout les chef-opérateurs)
- référence à des maîtres faussement représentatifs (souvent plus commerciaux que véritablement créatifs)
- indigence scénaristique (doublée souvent d'une fringale reproductrice des pires histoires anglo-saxonnes)
Bref, on n'a pas fini de générer des tocards, aspirants à la place de réalisateur le mieux connu, le mieux-payé et le plus-aimé de France...
on n'a pas fini de créer des produits sans véritable volonté artistique...comme on cultive des poireaux sous serre sans goût et sans saveur
on n'a pas fini d'encenser le cinéma et ses possibilités créatrices et évocatrices en le limitant pourtant le plus souvent à une grossière caricature de lui-même...